Utilisés entre 1901 et 1938 pour traiter le minerai extrait de la mine de fer La Ferrière-aux-Etangs, les fours de La Butte Rouge furent les premiers fours de calcination construits en Normandie et les seuls fours datant du début du XXème siècle qui subsistent aujourd’hui dans la région.
Une fois calciné dans l’un des 9 fours qui s’alignaient autrefois sur le site (il en reste 2 aujourd’hui qui ont été restaurés), le minerai de fer était stocké sur l’un des 6 tunnels aménagés en contrebas des fours. Dans ces tunnels s’effectuait le chargement des wagons en minerai grâce à un système de trémies. Les trains de minerai calciné partaient ensuite vers les hauts-fourneaux de la Compagnie des Forges et Aciéries de Denain-Anzain, dans le Pas-de-Calais, où le minerai était fondu et transformé en métal.
Aujourd’hui, il n’existe que de très rares sites de calcination comparables à celui de La Butte Rouge en Europe : à Lucainena de las Torres en Andalousie, à Irun au Pays Basque, à Corsavy dans les Pyrénées, à Saint-Pierre-d’Allevard en Isère… .
Les fours de calcination de La Butte Rouge sont le théâtre d’un projet de restauration unique dans la région : un chantier d’insertion permanent qui mobilise tous les jours, toute l’année, une équipe de 6 à 8 personnes en insertion venues se former à la maçonnerie pour retrouver un travail et qui œuvrent à la mise en valeur d’une patrimoine industriel exceptionnel.